Comment nourrir nos chevaux en imitant le modèle naturel ?


















Ici, je vous livre notre expérience. Nous pratiquons ce régime pour nos chevaux depuis plus de dix ans avec succès, un prix de revient nettement inférieur à ce que nous faisions précédemment et une facture de vétérinaire et de pharmacien pratiquement nulle.
Nous disposons de +/- 2ha de prairies variées, en bio depuis une quinzaine d’années, pour quatre chevaux baroques (voir libellé Ittre ; nos chevaux). Les chevaux vivent à l’extérieur une grande partie de l’année (+/- 8 mois par an) et sont rentrés à l’écurie la nuit de décembre à fin mars sauf si les conditions atmosphériques permettent qu’ils restent plus longtemps dehors ou non.
Donc, outre le pâturage, la paille et le foin, les chevaux sont nourris d’octobre à mai avec les aliments suivants : épeautre non-décortiqué, graines lin, graines de sésame, graines de tournesol ; l’ensemble trempé 12h00 et germé de 12 à 24 heures supplémentaires. Additionné en cure ou ponctuellement d’algues Kombu en poudre, de sel marin non-raffiné, de figues séchées, de fruits frais de saison et issus de variétés anciennes (poires, pommes) et l’hiver de betteraves fourragères et d’orties séchées. Tous ces aliments sont idéalement issus de l’agriculture biologique pour un rendement optimal. De plus, les chutes de haies, aubépine, hêtre et charme, sont mises à disposition des chevaux à chaque taille, deux fois par an. Ainsi que les fauches d’orties durant toute la saison estivale. Ils raffolent également des fruits sauvages des arbres qui peuvent border les près comme les châtaignes, marrons, noisettes, noix et nèfles...De plus, les apports « sauvages » sont laissés à discrétion et chaque cheval adapte sa consommation à ses besoins.
On comprend ici que la diversité et le respect des saisons sont deux des clés fondamentales de réussite pour une alimentation respectueuse de la physiologie digestive du cheval.


















Parlons maintenant de quantité ! Voilà un sujet bien difficile à aborder tant il est variable. En effet, selon la saison, le travail effectué, l’état et l’âge du cheval, il va falloir s’adapter et surtout bien observer en essayant de comprendre ce que le cheval nous dit.


Un animal en bonne santé doit être vif et bien éveillé mais sans stress, avoir une belle robe soyeuse et brillante, un œil gai avec une lueur de moquerie. De beaux sabots bien ronds et brillants à la corne solide et saine, son caractère doit être espiègle et joueur.

A titre d’exemple, une ration d’entretien pour un cheval en bonne santé, travaillant une heure par jour dans des conditions normales et ayant par ailleurs accès à la prairie, du foin et de la paille de qualité :

En hiver :
½ litre d’épeautre et 1c.s. de lin, tournesol et sésame. Trempés 12h00 , ensuite rincés abondamment et égouttés . Rincés toutes les douze heures pendant 24h00.
De plus :
- 1c.s. d’algue Kombu en poudre ou 1c.c. de sel marin
- 1 figue séche ou 1 pomme en morceaux ou 1 poire en morceaux
- 1 betterave fourragère lavée en morceaux grossiers ou entière

Au printemps à la pousse de l’herbe :
½ litre d’épeautre. Trempés 12h00 , ensuite rincés abondamment et égouttés . Rincés toutes les douze heures pendant 24h00.
De plus :
- 1c.s. d’algue Kombu en poudre ou 1c.c. de sel marin.

En été :
Rien ou ½ litre d’épeautre. Trempés 12h00 , ensuite rincés abondamment et égouttés . Rincés toutes les douze heures pendant 24h00.
De plus :
- Pierre de sel de l’Himalaya à disposition en pâture
- Taille de haie comestible (charme, hêtre, aubépine, orties)

En automne :
½ litre d’épeautre. Trempés 12h00 , ensuite rincés abondamment et égouttés . Rincés toutes les douze heures pendant 24h00.
De plus :
- fruits de saison
- fruits sauvages (châtaignes, marrons, nèfles, noisettes, noix…)
- fruits secs (figues).